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Edito du mois de mars 2024

Changer son heure…

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Avec le mois de Mars, nous en avons l’habitude, viens le changement d’heure qui nous invite à passer de l’heure d’hiver à l’heure d’été.


C’est un peu la même chose que nous, les chrétiens, nous sommes appelés à vivre avec l’arrivée de Pâques ! Il faut, en effet savoir passer des heures froides aux heures chaudes. Les heures froides, les heures d’hiver, ce sont tous nos refus devant les exigences de l’amour, tous nos rejets des appels que le Christ nous adresse pour nous sauver des impasses où nous nous sommes fourvoyés, toutes nos lâchetés à nous affirmer comme ses disciples et tous nos manques de foi, de confiance en lui.

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Pâques, au contraire, c’est le temps de la douce chaleur de l’amour. C’est le moment où nous pouvons réchauffer nos coeurs engourdis par les longues heures  d’un hiver glacial. Pour cela deux bûches suffiront pour réchauffer le monde. Mais attention ! Il faut savoir les disposer, il en faut une résolument verticale et l’autre parfaitement horizontale, car s’il n’y a pas la tension entre ces deux orientations contradictoires, le miracle ne peut s’accomplir. La tension qui produit cet amour inépuisable, c’est la tension qui s’opère en Jésus Christ lui-même : l’amour infini de Dieu qui vient faire éclater le petit coeur d’homme que Marie lui avait donné. Mais c’est aussi la tension qui s’opère dans le coeur des apôtres et des disciples qui sous le souffle de l’explosion d’amour qui a jailli de la croix, ont fait craquer la gangue épaisse qui pétrifiait leur vie : gangue de leurs ambitions, gangue de leurs peurs, gangue de leur orgueil, pour faire d’eux des hommes libres capables d’être de vrais témoins de l’Amour du Seigneur. C’est également la tension qui s’opère au sein d’un monde balloté entre sa soif de liberté, d’égalité et de fraternité mais qui ne trouve de réponses que dans l’enfermement de l’égoïsme et du chacun pour soi, dans son incapacité à discerner le bien et le mal et qui se forge des murailles de haine envers ceux qui pensent autrement. Lui aussi devrait se mettre à l’heure pascale pour retrouver la déflagration du souffle de l’amour afin de sortir de cet embourbement qui le conduit inévitablement à la désespérance, à la guerre et à la mort. Mais pour que ce souffle puisse relever le monde, il doit d’abord nous traverser, nous qui sommes justement les disciples et les témoins de celui qui est puissance éternelle et inépuisable d’Amour. Il faut le laisser traverser nos coeurs et nos vies !

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Alors n’oublions pas de changer d’heure et de passer de l’hiver glacial de ce monde à l’heure de pâques, c’est-à-dire à l’heure de l’Amour !

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​Joyeuses Pâques à tous !

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P. Pierre GERARD

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