SIGNE DE CROIX
Pour entrer en contact avec Dieu et confesser leur foi, les fidèles de l’Église catholique romaine font usage d’un ensemble de gestes, de symboles, d’objets et de paroles dont le signe de croix.
D’où vient cette pratique ? Quel sens faut-il en dégager aujourd’hui ?
Le signe de croix que font les chrétiens remonte au IIe siècle. On en trouve les premières mentions chez Tertullien qui recommande aux chrétiens de se signer le front d’une croix avant chaque activité quotidienne. C’est à fois la signe de protection et d’appartenance à la communauté chrétienne. À partir du IVe siècle et de la conversion de l’empereur Constantin, la croix devient l’emblème et le symbole de la chrétienté. Aux XIe siècle, le signe de la croix s’élargit : le livre de prière du roi Henri 1er de France recommande de « marquer de la sainte croix les quatre côtés du corps » : le front, la poitrine et les épaules.
Aujourd’hui, le signe de croix est pratiqué dans la liturgie eucharistique, l’administration des sacrements et tout autre exercice de piété. Le signe de croix est un geste fondamental dans la prière chrétienne. Il est le signe de la rédemption. C’est sur la croix que Jésus a sauvé l’humanité pécheresse. Il renvoie à la Sainte Trinité.
Aussi faut-il noter qu’à chaque circonstance solennelle, le signe de la croix revêt une signification particulière :
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Avant la prière : pour que, étouffant le bruit, Dieu nous saisisse entièrement : cœur, imagination, volonté.
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Après la prière : afin que demeurent en nous les grâces reçues dans la prière.
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Dans la tentation : pour que Dieu nous protège.
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Dans la bénédiction : afin que la plénitude de la vie divine pénètre l’âme, féconde et sacre toutes ses puissances.
Le signe de croix marque l’ouverture de la célébration eucharistique en la plaçant en perspective trinitaire.
Avant d’écouter l’Évangile, les chrétiens font trois signes de croix tracés (sur le front, la bouche et la poitrine). Ce geste signifie distinctement :
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Sur le front : par ce signe nous marquons notre disponibilité à accueillir cette Parole de Dieu par notre intelligence.
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Sur la bouche : nous nous signons sur la bouche pour marquer notre volonté de faire connaître aux autres la parole que nous entendons, en la leur proclamant par notre bouche.
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Sur la poitrine : c’est pour montrer notre volonté de garder cette parole dans notre cœur, pour qu’elle guide et éclaire notre vie.
Le signe de croix intervient aussi dans la liturgie eucharistique comme geste de bénédiction tant sur les offrandes que sur l’assemblée. Et toutes les paroles qui accompagnent la bénédiction « Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit » renvoie à la Sainte Trinité.
Après tout, le signe de croix reste un acte de foi dans la Sainte Trinité et dans le salut apporté par le christ : l’axe vertical rappelle l’incarnation du Christ, l’union du ciel et de la terre, l’axe horizontal, le passage des ténèbres à la lumière et de la mort à la vie.
C’est pourquoi, à l’occasion des fêtes, pendant la messe, nous faisons usage d’encensoir pour encenser l’autel, la croix, l’Évangéliaire, les oblats et les personnes : le célébrant et l’assemblée. Nous encensons aussi le corps des défunts lors des funérailles et les reliques des Saints.